Lettre Recommandée
Madame la Ministre,
Je me réfère à votre lettre datée du 07 septembre 2001 (postée le 10 que j'ai reçue le 14) concernant le viol et le meurtre de ma fille Kalinka par le Dr Krombach.
Cette correspondance est vide, hypocrite et fallacieuse : elle traduit l'habituelle langue de bois des collaborateurs de votre Cabinet et de vos Services et donc même de la Ministre ; en effet vous feignez d'ignorer toutes les réalités (bien contradictoires avec vos belles phrases) de cette affaire et en particulier les suivantes qui sont flagrantes :
1) Depuis la condamnation
par contumace du 09 mars 1995, les autorités judiciaires et politiques
françaises concernées n'ont concrètement volontairement
presque rien fait pour obtenir l'arrestation du meurtrier :
- c'est moi qui ai
obligé votre Parquet Général (qui avait garanti à
l'assassin - sous le couvert de la Chancellerie - qu'il n'exécuterait
pas la condamnation !) à lancer d'abord la diffusion internationale
Schengen (seulement en août 1996 !) puis le mandat Interpol (seulement
en 1997 !),
- mais vos services
ont toujours refusé - malgré mes nombreuses demandes - d'accompagner
ces diffusions des mesures matérielles habituelles élémentaires
dans ce domaine !
Quel est l'état
actuel réel de ces diffusions internationales ? Pour cela je
vous joins la copie (2 pages) de ma lettre du 15 septembre 2001 à
votre Avocate Générale chargée de l'Exécution
de Peines : c'est édifiant ! Pourriez-vous au moins lui donner
les instructions pour que j'obtienne les réponses à mes requêtes
et pour qu'elle procède à l'extension de ces signalements
à d'autres pays ?
2) Vous me faites
sourire en écrivant que "vos services m'ont reçu ... et tenu
informé".
Si vous faites allusion aux entretiens des
03 et 18 février 2000 sollicités par vos collaborateurs,
il s'agissait en réalité
d'une farce car les promesses
qui nous (avec mon avocat) ont été faites, n'ont pas été
tenues, d'autant plus que c'est nous qui leur avons communiqué des
renseignements et non pas l'inverse.
Quant aux informations
sur les développements (et quelles perspectives ?) de ce dossier,
j'en suis réduit, depuis environ un an, à téléphoner
(seuls Monsieur CARPENTIER et parfois Madame DURSO acceptent certaines
fois de me parler, ce dont je les remercie) pour mendier quelques renseignements
très partiels qui me sont parcimonieusement distillés.
Savez-vous que je n'ai jamais reçu de réponses à
mes dernières lettres très circonstanciées des
11 et 13 décembre 2000 + 03 janvier 2001 + 23 février 2001
+ 01 mars 2001 + 10 avril 2001 et 13 juillet 2001 que je vous ai personnellement
adressées et auxquelles vous ne faites même pas allusion
dans votre courrier ci-dessus ?
3) Seules mes démarches personnelles aux postes-frontières ont permis l'arrestation du Dr Krombach le 07 janvier 2000 en Autriche. Mais toutes les autorités françaises ont préféré torpiller cette action en soutenant les positions de l'Allemagne et de l'Autriche.
4) Quels sont donc réellement les "moyens juridiques ... que le Gouvernement français déploie ... avec la plus extrême attention ... sans relâcher ses efforts ... pour obtenir la comparution de Monsieur Dieter Krombach" ? Pour moi ces expressions ne sont que de belles paroles derrière lesquelles il n'y a rien.
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Dans les circonstances réalistes que je vous expose ci-dessus, je vous confirme que je ne suis pas dupe :
a) l'immobilisme
et même les actions négatives de toutes les autorités
françaises (pour ne pas gêner l'Allemagne) ont pour buts
de me désespérer et de me faire perdre patience
pour que j'abandonne ... mais je continuerai ma lutte jusqu'à
ce que la Justice soit définitivement rendue,
b) votre stratégie
sous-jacente a toujours consisté à faire traîner
les procédures pour que les prescriptions (instaurées
en France mais aussi surtout dans les autres pays) jouent pour protéger
le Dr Krombach.
Dans ces conditions, veuillez prendre la peine de lire tous les détails réalistes de cette affaire exposés sur mon Site Internet : en conséquence je vous demande expressément de requérir le réexamen du procès, conformément aux prescriptions des articles 626 - 1 et 2 du Code de Procédure Pénale (puisque le Dr Krombach s'en abstient en confirmant ainsi sa culpabilité) pour que le meurtrier soit enfin condamné à perpétuité (pour réparer ainsi les manigances de l'audience et de l'arrêt du 09 mars 1995 de la Cour d'Assises de Paris).
Dans cette attente et avec mes remerciements,
Je vous prie d'agréer,
Madame la Ministre, l'expression de ma considération distinguée.
J'avais saisi le MEDIATEUR de la REPUBLIQUE pour essayer de faire réparer les graves dysfonctionnements de cette affaire : en particulier, le service JUSTICE de cette institution avait réclamé au Ministère de la Justice de demander le réexamen du procès de la Cour d'Assises de Paris du 09 mars 1995 pour rendre la procédure "équitable" conformément à la décision de la Cour Européenne de Strasbourg.
Mais par sa lettre du 19 octobre 2001, Monsieur Bernard STASI confirme que Madame LEBRANCHU refuse cette révision : d'après elle, ce réexamen ne peut être requis "que dans l'intérêt du condamné"! Une nouvelle fois le Ministère de la Justice protège ce criminel en accentuant le blocage de cette affaire ubuesque, d'autant plus que cette loi du 15 juin 2000 ne m'autorise pas à demander ce réexamen alors qu'elle est censée renforcer la protection des droits des victimes !
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