Toulouse, le 11 décembre 2001


La MAMAN de KALINKA



Beaucoup de personnes qui ont eu connaissance de l'Affaire Kalinka, m'ont demandé des informations sur sa maman :
ex-épouse KROMBACH née GONNIN Danièle
Voici un résumé succinct que j'ai établi à cet effet :


A) de 1982 à 1985 :

    1) Le samedi 10 juillet 1982 matin Madame Krombach m'a téléphoné de son domicile (à Lindau en Allemagne) à ma maison à Toulouse pour m'annoncer la mort de notre fille Kalinka : en réponse à mes questions au sujet de la cause de ce décès, elle m'a exposé (ainsi que les jours suivants) plusieurs hypothèses (insolation, mort subite de l'enfant, séquelles d'un accident...) qui se sont toutes révélées fausses ultérieurement.

    2) Suite à mes nombreuses demandes verbales et téléphoniques, elle m'a adressé, seulement le 27 septembre 1982, le texte allemand du rapport d'autopsie du 12 juillet 1982.

    J'ai fait traduire ce document : c'est alors seulement que j'ai découvert l'existence d'une injection intraveineuse.
    Puis :
    * au cours d'une rencontre le 22 octobre 1982, Madame Krombach m'a dit qu'elle ne savait pas à quelle heure le Dr Krombach avait fait, le vendredi 09 juillet 1982 soir, cette piqûre à Kalinka,

    * et lors de plusieurs entretiens verbaux et téléphoniques fin 1982 et début 1983, Madame Krombach n'a pas voulu m'aider à connaître la cause de la mort de notre fille en refusant de s'occuper (et de participer avec moi) pour faire effectuer sur place en Allemagne les analyses complémentaires des organes prélevés sur le corps de Kalinka.

    3) Au cours de son audition du 18 mai 1983 par la police judiciaire de Lindau, Madame Krombach a déclaré :
 - "Je n'étais pas présente lors de l'injection. J'étais dans la cuisine où Kalinka est venue me voir pour me dire qu'elle venait d'avoir eu sa piqûre intra-veineuse (entre 20h et 20h30). J'ai vu qu'elle tenait un sparadrap sur le pli du bras droit pendant que je débarrassais la table."

    Ce témoignage place la piqûre après le repas.
    Or dans son rapport du 15 juillet 1982 le Commissaire de la Police Judiciaire de Lindau a mentionné que cette injection avait été faite avant le repas (entre 19h et 19h30).

    Mais c'est essentiellement sur la base de ce témoignage que le Parquet allemand a ensuite toujours "classé" les enquêtes préliminaires (sans tenir compte des autres preuves).

    4) J'ai demandé à de nombreuses reprises à la maman en octobre + novembre et décembre 1984 de me faire parvenir le carnet de santé et le dossier scolaire médical de Kalinka.

    Madame Krombach ayant violemment refusé de me les fournir, il a fallu que le Procureur de Kempten rende le 30 novembre 1984 une ordonnance de perquisition et de saisie pour que la maman me poste le 14 décembre 1984 le carnet de santé.
    Quant au dossier scolaire médical, j'ai dû personnellement faire des formalités très complexes auprès du lycée Turenne à Fribourg en Allemagne pour obtenir un double début 1985.

    Ces documents ont prouvé l'excellente santé de Kalinka contrairement aux témoignages du 18 mai 1983 des époux Krombach.

    5) Par sa Commission Rogatoire Internationale du 21 mars 1985, Madame ANZANI, la Juge d'Instruction française, avait demandé aux autorités judiciaires allemandes d'assister sur place en Allemagne aux interrogatoires du Dr et de Madame Krombach (entre autres investigations) ; le Procureur allemand avait donc organisé une réunion pour le 09 décembre 1985 à Kempten.

    Madame Krombach, convoquée par les lettres des 18 et 31 octobre 1985 de ce Procureur a refusé d'y participer par son télégramme du 08 novembre 1985.

B) de 1986 à 1988 :

    En France Madame Krombach a été convoquée pour être auditionnée à Paris en qualité de témoin lors de l'instruction du procès français :

    1) Le 03 avril 1986 : elle a été interrogée par Monsieur VUILLEMIN, Juge d'Instruction.
    Madame Krombach a affirmé :
- "je conserve toute ma confiance à mon mari le Dr Krombach ... je n'ai rien à lui reprocher".
    Lorsque ce magistrat lui a demandé :
- "Avez-vous cherché à élucider les causes de la mort de Kalinka et vous êtes-vous préoccupée sur place de faire procéder à des analyses complémentaires des organes prélevés lors de l'autopsie et qui ont été conservés en vue de ces analyses ?",
    Madame Krombach lui a seulement répondu :
- "j'ai essayé de comprendre de quoi était morte Kalinka en interrogeant mon mari ... pendant des mois nous n'avons parlé que de cela".

    Puis quand ce juge l'a questionnée pour savoir pourquoi fin 1985 elle avait refusé son concours à la justice allemande pour établir les causes de la mort de Kalinka, Madame Krombach lui a répondu :
- "si j'ai préféré m'abstenir de répondre à l'enquête allemande, c'est essentiellement parce que je suis très sensible à l'atmosphère morbide que fait régner sur cette malheureuse affaire mon ex-mari. Je considère qu'il ne cherche pas seulement à établir les causes de la mort de Kalinka, mais je sais les accusations qu'il porte, celles de viol, celles d'assassinat et cela je ne peux l'admettre. Ce dont je suis certaine c'est que la mort de Kalinka n'est pas le résultat d'un acte volontaire et que si elle était en rapport avec l'injection qu'elle a reçue la veille, il s'agirait d'une conséquence absolument involontaire de soins prodigués au contraire dans l'espoir d'améliorer sa santé."

    2) Le 19 décembre 1988 : elle a été interrogée par Madame FOULON, Juge d'Instruction, qui a contraint Madame Krombach à venir après 3 convocations.
    Dans son témoignage ou dans notre confrontation qui a suivi, Madame Krombach a confirmé ses déclarations antérieures sur les évènements du vendredi 09 juillet 1982 soir et du samedi 10 juillet 1982 matin. Or certaines de ses déclarations sont contradictoires avec celles de son mari, en particulier au sujet de l'heure de l'injection le vendredi soir et de l'heure de son réveil par son mari le samedi matin qu'elle situe vers 9 h 30 juste avant l'arrivée du médecin de l'hôpital qui a emmené le corps de Kalinka qu'elle a seulement aperçu.

    Enfin elle a déclaré n'avoir rien entendu ni vu depuis la fin du vendredi soir et toute la nuit jusqu'à son réveil le samedi matin : or le Dr Krombach avait déclaré avoir fait plusieurs va-et-vient entre leur lit dans la chambre au premier étage, la cuisine et la chambre de Kalinka au rez-de-chaussée.

C) à partir de 1989 à ce jour :

    1) A ma connaissance :

    * depuis quelques années Madame Krombach a séjourné davantage à Toulouse ; elle a habité progressivement moins à Lindau,

    * le Dr et Madame Krombach ont divorcé en août 1989, date à partir de laquelle la maman de Kalinka réside en permanence en France.

    2) Cependant Madame GONNIN ne s'est jamais jusqu'ici intéressée ni impliquée pour déterminer la cause exacte de la mort de notre fille ; elle a toujours refusé de participer aux actions que j'entreprenais à cet effet et de s'exprimer publiquement avec les journalistes ou reporters qui ont enquêté sur cette affaire.

    Toutefois, ayant appris en 1997 que le Dr Krombach avait avoué sa perversité sexuelle après avoir reconnu avoir violé une autre jeune fille qu'il avait anesthésiée dans son cabinet, elle a déclaré à Madame Sabine BERNEDE, journaliste de la Dépêche du Midi (édition du 06 février 2000) :
- "la mort de ma fille est un traumatisme. Un choc. Depuis dix-huit ans, ça n'a pas arrêté. Je ne peux rien dire. Dans la nuit du 09 juillet 1982, je n'ai rien vu, rien entendu. Ce que je sais, c'est que Dieter Krombach s'est toujours montré gentil avec mes enfants. Sinon, je ne serais pas restée avec lui. Par la suite, il m'a fait beaucoup de mal, à moi. Mais je ne sais pas s'il est responsable de la mort de ma fille. Je serai contente que Dieter soit jugé, pour savoir s'il est coupable, ou innocent. Oui, il faut qu'il soit jugé".

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