LETTRE OUVERTE
Monsieur le Président de la République,Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma considération distinguée.Je dois vous rappeler les termes de ma lettre du 23 février 1996 (copie jointe) concernant le viol et l'assassinat de ma fille Kalinka le 09 juillet 1982 soir à Lindau (Allemagne) par son beau-père, le Dr Krombach : je regrette de n'avoir à ce jour reçu aucune réponse concrète et complète ni de votre part ni de vos ministères sur tous les faits ahurissants exposés que je vous demande de relire intégralement car chaque ligne a encore plus d'importance actuellement.
Cet immobilisme persistant de vos autorités administratives et judiciaires a obligé mon avocat à engager une campagne médiatique : dès la parution d'un premier article dans un journal du 30 juillet 1996, la Chancellerie (comme par miracle mais seulement par crainte du scandale public) "aurait" donné l'ordre au Parquet Général de procéder à l'exécution de l'Arrêt Pénal de la Cour d'Assises de Paris du 09 mars 1995 condamnant le criminel par contumace par exception aux règles du droit pratique à seulement 15 ans de réclusion (au lieu de la perpétuité).
Malheureusement, en faisant procéder à des contrôles, j'apprenais début janvier 1997 que le meurtrier continuait à vivre paisiblement à Lindau sans être inquiété :
Ainsi les autorités judiciaires et politiques françaises continuaient leur comédie en concertation avec les autorités allemandes en couvrant ostensiblement le Dr Krombach lorsque fin janvier 1997 j'apprenais de sources sûres d'abord que cette protection émanait depuis de longues années de Monsieur MITTERRAND lui-même qui acceptait et répercutait les exigences que lui présentait personnellement dans ce cadre Monsieur KOHL lors de toutes leurs rencontres pour ne pas envenimer par cette affaire les bonnes relations entre la France et l'Allemagne, mais ensuite, pire, que vous, Monsieur CHIRAC, vous avez personnellement depuis votre élection poursuivi en toute connaissance de cause cette protection toujours encore réclamée par Monsieur KOHL lors de toutes vos rencontres ! J'en éprouve du dégôut. Mais pourquoi le Chancelier KOHL couvrait-il donc le Dr Krombach ?
- car seule l'ordonnance de prise de corps n'avait été diffusée que dans les quelques pays qui appliquent les Accords de Schengen dont les frontières sont très perméables !
- et parce que le Ministère français de la Justice s'était bien volontairement gardé d'une part de faire transmettre un mandat d'arrêt international général et en particulier en Suisse et en Autriche, seuls pays très proches de Lindau dans lesquels l'assassin était susceptible d'être effectivement arrêté, et d'autre part de requérir les autres moyens d'exécution les plus élémentaires, mesures que j'avais pourtant très précisément demandées par mes lettres antérieures !
Ainsi la Présidence de la République Française n'attache depuis longtemps aucun intérêt à rendre réellement justice à la mémoire de ma fille : est-ce qu'elle ne le mérite pas simplement parce qu'elle portait un nom et un prénom à consonance Polonaise ? Vous avez donc préféré laisser le persistant nazisme bavarois bafouer les autorités judiciaires françaises (surtout les trois juges d'instruction et la Chambre d'Accusation qui ont fait leur travail) ainsi que les séquelles de la pauvre Pologne, d'autant plus que Madame CHAILLOU, Juge aux Affaires Matrimoniales du T.G.I. de Toulouse, a eu le courage en toute conscience de se suicider quand elle s'est rendue compte des erreurs qu'elle avait commises fin 1980 en confiant la garde de mes enfants à leur mère en Allemagne, entrainant ainsi la mort tragique de Kalinka.
Dois-je donc regretter, parmi beaucoup d'autres éléments :
Vous avez certainement appris entre-temps que le Dr Krombach a été incarcéré le 19 mars 1997 à Munich car en février 1997 il a violé à Lindau une très jeune fille ; ensuite cinq autres plaintes pour viols similaires ont été déposées contre lui sans compter les nombreux autres abus sexuels qu'il a commis non dévoilés par les victimes. N'avez-vous pas maintenant honte de protéger un tel monstre ?
- d'être né en France en 1937,
- d'avoir été déporté pendant la dernière guerre mondiale et enduré toutes les souffrances infligées par l'occupant allemand,
- d'avoir demandé et obtenu la nationalité française en 1950,
- d'avoir fait la guerre d'Algérie comme officier de l'armée française,
- et d'avoir exercé les fonctions d'Expert Judiciaire près la Cour d'Appel de Toulouse de 1974 jusqu'en 1987 lorsque j'ai préféré présenter ma démission pour ne pas continuer à être un auxiliaire d'une justice par ailleurs impuissante.
Fin janvier 1997 et début février 1997 j'avais donc continué mes investigations pour obtenir l'exécution concrète et complète de la condamnation du Dr Krombach :
Je vous demande en conséquence de donner les instructions nécessaires pour obtenir la certitude écrite que le mandat international général pour arrêter le Dr Krombach a bien été enfin diffusé. Veuillez aussi prendre les mesures indispensables pour que l'Allemagne livre le Dr Krombach à la France pour qu'il purge sa contumace : je persiste à être sûr que cela est possible. De plus je requiers dans ce dernier cadre que le dossier de la condamnation en France du Dr Krombach soit communiqué d'urgence à la justice allemande (en particulier surtout au Parquet de Kempten) qui n'en a pas encore connaissance pour qu'elle en tire toutes les conclusions.
- le 21 janvier 1997 puis le 12 février 1997 j'avais téléphoné et le 29 janvier 1997 j'avais écrit à Madame CHAPELLE au Ministère de la Justice sans obtenir à ce jour aucune réponse écrite ;
- les 10 et 11 février 1997 j'avais téléphoné à Melle LHERITIER, votre Chef de Cabinet chargée de vos affaires personnelles réservées, qui n'a même pas daigné accepter de me parler ni de me rappeler : j'ai seulement pu exposer mes griefs à sa secrétaire ainsi qu'à sa collaboratrice (du poste 88-63) sans aucun résultat écrit à ce jour,
- les 12 et 24 février 1997 j'avais téléphoné et le 14 février 1997 j'avais écrit à Madame FROMONT au Parquet Général de Paris sans obtenir à ce jour aucune confirmation écrite ;
- et le 14 février 1997 mon avocat, Maître GIBAULT, a eu un entretien avec Monsieur BENMAKHLOUF, Procureur Général de Paris, en lui laissant une note, sans recevoir à ce jour aucune réponse écrite.
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Je compte sur votre haute personnalité pour aboutir enfin car je suis écoeuré par ces faits horribles que ma patience ne peut plus tolérer.
Dans cette attente et avec mes remerciements,
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