NOUVEAU le 28 juillet 2011
RUBRIQUE B
les NOUVELLES PRESSIONS POLITIQUES
et JUDICIAIRES ALLEMANDES
Après les Interventions en collusion faites depuis 1994 par
les autorités politiques et judiciaires allemandes auprès
de leurs homologues françaises (voir la partie S de la Rubrique
16 consultable à partir de la Table des Matières) pour
protéger le Dr Krombach, les institutions allemandes ont repris
leurs pressions dès les jours suivant l'arrestation de cet accusé
à Mulhouse le dimanche 18 octobre 2009 un peu avant 4 h. du matin.
A - d'OCTOBRE 2009 à MARS 2010 :
1 - Immédiatement
après la mise en détention provisoire de Mr Krombach en France,
le gouvernement fédéral allemand a agi auprès des
autorités politiques françaises pour exiger la libération
immédiate de cet accusé pour qu'il puisse revenir en
Allemagne !
Ces démarches ont été faites directement ou par l'intermédiaire
de l'Ambassade d'Allemagne à Paris, aussi bien verbalement
que par écrit au moyen d'une Note pour protester contre "l'enlèvement
de Mr Krombach par des personnes privées, qui constitue un acte
criminel illégal inadmissible que l'Allemagne ne peut pas accepter".
Pour l'Allemagne ce "kidnapping n'est pas compatible avec la coopération
ou l'entraide judiciaire dans le cadre de la confiance mutuelle des relations
bilatérales entre nos 2 grands pays". Quelles ont été
les réponses de la France ?
En outre la protection consulaire, dont le Dr Krombach bénéficie
en France, a été normalement très rapidement appliquée
et se poursuit depuis lors.
2 -
Plus précisément, d'abord dès le mercredi 21 octobre
2009, Mme Beate MERK, Ministre de la Justice de Bavière,
déclarait publiquement que "l'Allemagne ne peut pas tolérer
cette justice personnelle".
Puis, par une lettre du 18 décembre 2009 (dont j'ai eu connaissance)
de Mme Sabine LEUTHEUSSER-SCHNARRENBERGER, la nouvelle Ministre
Fédérale de la Justice, j'ai appris que "lors d'une visite
de représentants du Ministère français de la justice,
l'affaire a été amplement débattue entre les directeurs
des services de droit pénal des Ministères allemand et français
de la justice. A cette occasion, il a été à nouveau
clairement exposé que des circonstances telles que l'enlèvement
du Docteur Krombach ne sont pas acceptables du point de vue allemand et
s'opposent à la mise en oeuvre d'une procédure légale."
Les
autorités françaises n'ont rien voulu me dire au sujet de
cette rencontre : quand ? où ? qui ?
3 - Entre-temps, lors de l'audience du 10 novembre 2009 matin de la Chambre de l'Instruction de la Cour d'Appel de Paris (statuant sur l'Appel de Mr Krombach pour obtenir sa libération), Maître Wolfgang SCHOMBURG, le célèbre avocat allemand de l'accusé, a rappelé (oralement par ses Observations et par écrit dans son Mémoire) les diverses interventions ci-dessus des autorités allemandes en affirmant au nom de l'Allemagne que le "kidnapping constitue un coup d'état, une atteinte, un putsch commis par André Bamberski contre la souveraineté allemande : cet individu veut à lui seul détruire tout le système judiciaire européen en contournant les règles de l'extradition". Cet avocat a confirmé publiquement ses déclarations ci-dessus lors de la conférence de presse qu'il a organisée l'après-midi du même jour. Personnellement je pense qu'il me fait trop d'honneur.
4 - Dès
l'arrivée du Dr Krombach en France, je me suis tout de suite rendu
à
Mulhouse pour m'assurer que les autorités françaises
responsables ne le laisseraient pas repartir dans son pays ; je n'ai malheureusement
pas pu agir puisque j'ai été immédiatement mis en
garde à vue pendant 48 h jusqu'au mardi 20 octobre 2009 très
tard le soir. Toutefois j'ai eu de la chance car le Parquet de Mulhouse,
en liaison avec Paris, a fait son travail en faisant transférer
Mr Krombach à Paris dès le matin du mercredi 21 octobre 2009
après les formalités d'usage.
Ayant appris au début de l'aprés-midi de ce jour que le Parquet
de Paris avait décidé de faire bénéficier à
tort l'accusé d'une présentation devant le Juge des Libertés
et de la Détention (JLD), j'ai voulu normalement m'y opposer
en téléphonant personnellement à Mr LE MESLE, le Procureur
Général de Paris, puis à Mr BELLET, le Chef du Bureau
d'Entraide Pénale Internationale au Ministère de la Justice,
qui ont tous les deux abusivement refusé ma requête contrairement
aux prescriptions du dernier alinéa de l'article 135-2 du
Code de Procédure Pénale d'après lesquelles le Dr
Krombach, ayant fait l'objet d'une Ordonnance de Prise de Corps en 1993
et d'une condamnation criminelle par contumace (c'est à dire par
défaut) en 1995, aurait dû être placé d'office
en détention provisoire sans bénéficier de la présentation
préalable devant le JLD !
Heureusement ma peur que l'accusé soit libéré et reparte
en Allemagne s'est estompée car dès le mercredi 21 octobre
2009 très tard le soir, Mme Janine DRAI, la JLD, a décidé
de placer l'accusé en détention provisoire jusqu'à
sa comparution devant la Cour d'Assises.
5 - Par
ailleurs, l'Allemagne m'attaque directement : le Parquet de Kempten
a immédiatement engagé des poursuites contre moi pour
enlèvement, séquestration ainsi que coups et blessures graves.
Dans ce cadre, le Tribunal de Kempten a émis, dès le 23 octobre
2009, un mandat (général) d'arrêt contre moi ; le même
jour le Procureur de Kempten a donc fait diffuser un Mandat d'Arrêt
Européen (M.A.E. Schengen) -mais qu'il n'a faxé que
le 26 octobre 2009 très tard le soir au Parquet Général
de Toulouse- et certainement un mandat Interpol (dans tous les autres
pays du Monde) pour demander de me rechercher, de m'arrêter et de
m'extrader vers l'Allemagne !
Auparavant, la veille, le 22 octobre 2009, sur l'initiative de la Juge
d'Instruction, le Procureur de Mulhouse avait demandé au Parquet
de Kempten que l'Allemagne se dessaisisse de ses poursuites
contre moi pour les confier globalement au Tribunal de Mulhouse dans le
cadre des dispositions de l'article 21 de la Convention Européenne
d'Entraide Judiciaire Pénale du 20 avril 1959. Cependant, par son
courrier du 28 octobre 2009, le Procureur de Kempten a catégoriquement
rejeté
cette requête ; ainsi depuis lors les enquêtes engagées
contre moi en Allemagne continuent : je ne peux pas sortir du territoire
français sous peine d'être emprisonné en Allemagne
!
En outre, par son Arrêt du 10 décembre 2009, la Chambre de
l'Instruction de la Cour d'Appel de Toulouse a heureusement refusé
de donner suite au M.A.E. allemand ci-dessus -donc de m'extrader
vers l'Allemagne- conformément aux prescriptions des alinéas
2 (une information judiciaire est déjà ouverte contre moi
en France à Mulhouse depuis le 18 octobre 2009, où je suis
mis en examen pour l'enlèvement, la séquestration, les coups
et blessures en bande organisée et l'association de malfaiteurs)
et 7-a (les faits se sont, au moins en partie, produits en France) de l'article
4 de la Décision-Cadre du Conseil de l'Union Européenne du
13 juin 2002.
6 - De plus,
après une lettre du 29 décembre 2009 du Ministère
fédéral allemand des Affaires Etrangères, Mr Thomas
DITTMANN, Directeur des Affaires Criminelles au Ministère Fédéral
de la Justice, a adressé le 09 mars 2010 un courrier malhonnête
à Mme Maryvonne CAILLIBOTTE, son homologue française, en
affirmant fallacieusement en particulier que "l'Allemagne avait au préalable
obligatoirement
refusé l'extradition du Dr Krombach sur la base de l'article
3-2 de la Décision-Cadre du Conseil de l'Union Européenne
du 13 juin 2002 sur le M.A.E."
(prétendant donc que Mr Krombach
aurait été définitivement jugé et acquitté
en Allemagne) : en conséquence l'Allemagne considère que
la détention et la présentation de cet accusé à
la Cour d'Assises en France sont illégales ! Quelle a été
la réponse de la France ?
Or ce même Mr DITTMANN feint d'oublier que par sa lettre du 09 janvier
2009 (en réponse à mon dernier courrier personnel du 21 septembre
2008 à Mme Brigitte ZYPRIES, alors Ministre Fédérale
de la Justice) il m'avait bien textuellement écrit que "l'extradition
de cet accusé n'avait été que facultativement refusée
par la Décision du 07 avril 2005 du Parquet Général
de Munich sur la base de l'article 4-3 de cette Décision-Cadre"
(les
enquêtes engagées par le Procureur de Kempten ont toutes été
classées sans suite) : il n'y a donc aucune incidence négative
sur la légalité de la détention du Dr Krombach en
France au regard du principe ne bis in idem !
B - à PARTIR d'AVRIL 2010 :
Je me suis rendu compte bien trop tard qu'en réalité, dès que la France a refusé de libérer le Dr Krombach (conformément à la jurisprudence européenne, par exemples pour les cas Carlos, Argoud, Barbie,...), les autorités politiques et judiciaires allemandes, en accord avec les avocats allemands et français de sa défense, ont élaboré une stratégie insidieuse qui n'a été dévoilée que le 29 mars 2011 devant la Cour d'Assises de Paris par leur Mémoire et leurs plaidoiries sur les exceptions de nullités qu'ils ont soulevées : empêcher et contrecarrer les investigations ordonnées par Mme JOLIVET, la Juge d'Instruction chargée du Supplément d'Information (pour compléter et mieux rechercher la vérité), donc pouvoir ensuite ainsi plaider la nullité de la détention suite à l'enlèvement qui n'aurait pas servi à la manifestation de la vérité !
1 - D'abord,
dès décembre 2009 jusqu'à fin août 2010, les
avocats de Mr Krombach lui ont interdit de répondre aux nombreux
interrogatoires ainsi qu'aux expertises (tant psychologique que psychiatrique)
ordonnés par Mme JOLIVET ; par exemple cet accusé a même
refusé de répondre aux questions sur son curriculum-vitae
!
Les défenseurs du Dr Krombach prétextaient que l'accusé
exerçait son "droit au silence" alors qu'en réalité
ils débutaient leur tactique cachée ci-dessus !
2 - Dans
ces conditions, Mme JOLIVET a dû adresser le 04 mars 2010 une Commission
Rogatoire Internationale (C.R.I.) aux Autorités allemandes
dans le cadre des conventions européennes d'entraide judiciaire
pénale (dont les allemands sont si friands) en particulier pour
solliciter l'obtention de certains documents et surtout procéder
aux auditions de nombreux témoins et experts ; cette Juge d'Instruction
demandait aussi l'autorisation habituelle d'assister personnellement, accompagnée
de 2 policiers judiciaires français, aux auditions et enquêtes
requises, en précisant que les investigations devaient être
terminées avant fin août 2010.
Mais, par sa lettre du 26 avril 2010, Mr DITTMANN (voir A-6 ci-dessus)
répondait à Mme JOLIVET qu'il transmettait sa C.R.I. aux
7 Landers allemands locaux concernés, compétents d'après
lui pour la suite à réserver, sans indication centrale particulière
de sa part ? En outre les 2 avocats allemands du Dr Krombach (comment étaient-ils
au courant ?) demandaient à Berlin de refuser la C.R.I.
3 - En réalité
les institutions judiciaires et politiques allemandes ont montré
qu'elles sont faux-culs : ce n'est que par une correspondance datée
du 01 septembre 2010 (donc volontairement trop tard) que le Ministère
Fédéral de la Justice de Bonn a centralisé les réponses
toutes négatives des Ministères Régionaux
de la Justice ou des Parquets Généraux des Landers ; en fait,
en guise d'indépendance, toutes les lettres locales sont exactement
identiques, donc ont été certainement concertées et
dictées par Berlin !
Plus précisément, toutes les autorités allemandes
ont refusé de donner suite à la C.R.I. française (ce
qui est exceptionnel et constitue une mesure de rétorsion) en indiquant
les mêmes raisons : coopérer à l'exécution des
investigations sollicitées par la justice française aurait
constitué une atteinte à l'ordre public ainsi qu'aux intérêts
essentiels fondamentaux de la République souveraine d'Allemagne
! (article 2-b de la Convention Européenne d'entraide judiciaire
pénale du 20 avril 1959).
C'est un exemple parfait de la coopération en toute confiance mutuelle
prônée par l'Allemagne dans cette affaire : quelle belle manoeuvre
!
4 - J'ai
pu également obtenir communication de la Requête (n°
29493/10 enregistrée le 18 mai 2010) déposée par les
avocats allemands et français du Dr Krombach devant la Cour Européenne
des Droits de l'Homme (C.E.D.H.) à Strasbourg contre la France
; ils y développent les mêmes 5 griefs qu'en France, dont
surtout :
- la violation
de l'article 5-1 de la Convention E.D.H. : la détention résultant
de l'enlèvement serait illégale
- la violation
de l'article 3 : l'accusé subit des tortures ainsi que des traitements
inhumains et dégradants en France
- et la violation
de l'article 4 du Protocole n° 7 annexé à la Convention
E.D.H. : autorité préalable de la chose jugée (principe
non
bis in idem).
En conséquence
Mr Krombach réclame une satisfaction équitable (article 41)
de 100 000 € ainsi que le remboursement de ses frais et dépens.
Heureusement, par sa Décision définitive du 26 août
2010, la C.E.D.H. siégeant en formation de Juge Unique (Mr Karel
JUNGWIERT) n'a pas admis cette requête : il n'y a aucune violation
par la France des droits et libertés du Dr Krombach. La défense
de l'accusé n'a évidemment donné aucune publicité
à ce rejet.
5 - S'apercevant
que les procédures judiciaires françaises n'admettraient
pas leurs arguments fallacieux, Maîtres SCHOMBURG et BECKER,
les 2 avocats berlinois du Dr Krombach, ont adressé le 19 juillet
2010 une lettre injurieuse à la Chambre de l'Instruction de Paris
(avec copies nominatives aux Ministres Fédéraux de la Justice
ainsi que des Affaires Etrangères, à la Ministre française
de la Justice et au Premier Président de la Cour de Cassation) pour
donner leurs démissions de défenseurs de cet accusé
devant les Tribunaux français :
- en insultant
les juridictions et parquets français pour leur comportement inacceptable
- en leur reprochant
de négliger les intérêts de la défense
- en affirmant
que la justice française non constitutionnelle n'est pas équitable
d'autant plus qu'elle ignore le droit international européen
- et en relevant
que la procédure judiciaire à Mulhouse favorise les ravisseurs
du Dr Krombach !
6 - L'Ambassade
d'Allemagne à Paris a adressé le 31 mai 2011 une nouvelle
Note au Ministère français des Affaires Etrangères
; s'appuyant sur une lettre alarmante de Mme Diana GÜNTHER, la fille
aînée de l'accusé, le Gouvernement allemand demande
à la France de "faire droit aux requêtes judiciaires en
vue de
- libérer
le Dr Krombach à titre humanitaire en l'assignant à résidence
sous surveillance électronique
- ou de le
replacer à l'Hôpital de la Maison d'Arrêt de
Fresnes, dans le cadre préoccupant de son état de santé
pour lui assurer un meilleur traitement médical".(Je
précise que le Dr Krombach avait bénéficié
d'un régime exceptionnel de faveur car depuis octobre 2009 il disposait
d'une chambre particulière dans cet hôpital jusqu'au 29 avril
2011, date à laquelle il a été transféré
au service carcéral courant mais toujours dans une chambre individuelle).
7 - Je suis
actuellement dépassé par les innombrables procédures
judiciaires abusives engagées par les avocats du Dr Krombach
(auxquelles je dois aussi faire face) depuis octobre 2009 :
- 14 (à
ce jour) demandes de Mise en Liberté devant la Chambre de l'Instruction
de la Cour d'Appel de Paris
- et 5 pourvois
devant la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation !
D'ailleurs, depuis le renvoi décidé le 07 avril 2011 du procès à la Cour d'Assises, la défense de l'accusé met en avant une nouvelle stratégie par un chantage pour obtenir sa libération : "l'environnement carcéral inadapté imposé au Dr Krombach détériorant son état de santé, il sera dans l'incapacité de se défendre et paradoxalement il ne pourra donc pas être jugé par le prochain procès enrôlé pour début octobre 2011" !
*
page
précédente page
suivante
retour à la tables des matières